Rédacteur en Chef des titres en anglais, français et chinois.
CHATEAU MESSARDIERE : Alexandre Durand-Viel, Directeur Général du Palace de Saint-Tropez, nous reçoit dans son bureau. A l’inverse de nombreux directeurs généraux qui espèrent s’imposer par la surface qui les entoure, nous nous trouvons dans une pièce, petite, occupée par un bureau en proportion. Trois personnes au maximum peuvent s’y tenir. A portée de main sont posés tous les moyens de communications modernes, téléphone, fax et mail. La décoration est chaleureuse, dans un camaïeu de brun, la lumière diffuse, douce et la porte toujours ouverte. Le bureau d’un homme de pouvoir.
The Provence Herald : Comment devient-on Directeur Général du Château Messardière, Palace à Saint-Tropez ?
Alexandre Durand-Viel : Il me semble que l’on devient Directeur Général par son implication personnelle. Je suis arrivé en 1991 et c’est ma sixième saison à ce poste. Ainsi, depuis vingt quatre ans j’accompagne et pense l’évolution de l’hôtel. Il est passé de quatre étoiles à quatre étoiles luxe en 1996, devenu 5 étoiles en 2009 puis Palace en 2011. Dès le début, j’ai appréhendé cette maison, l’équipe et les clients, comme si j’en étais le propriétaire. Je suis présent sept jours sur sept en période d’ouverture. Cette disponibilité implique et motive l’équipe. Elle se rend compte que cette présence leur permet de prendre des décisions en toute connaissance. Depuis vingt quatre ans, nous sommes en perpétuelle reconstruction mais je travaille toujours autant et, en plus, sans jamais m’ennuyer.
T.P.H. : Concrètement, comment avez-vous transformé un château du XIX° siècle en palace du XXI° siècle ?
A. D.-V. : Comme vous le savez pour devenir un Palace vous devez répondre à trois critères bien précis : un nombre minimum de salariés par client, un lieu d’exception et une forte implication dans la vie économique locale.
Pour 117 chambres dont 57 suites, l’équipe de l’hôtel comprend 185 salariés. La cohésion et l’efficacité font la différence.
En ce qui concerne le lieu, nous sommes partis avec de gros atouts. Le parc de dix hectares est situé sur une colline dominant la mer. L’hôtel, à son sommet, permet à quatre vingt pour cent des chambres et des suites d’avoir vue sur mer. Le dessin des allées et l’aménagement des espaces offrent un environnement méditerranéen évoluant avec le temps. Suite à la demande internationale, nous agrandissons l’espace des chambres en les transformant en suite.
Le dernier point comprend deux volets. Le Château Messardière est le plus grand du Var. Il ouvre le plus tôt en avril, et ferme le plus tard en octobre. Et avec les deux restaurants, dont un gastronomique, nous réalisons un chiffre d’affaires qui nous place depuis trois ans numéro un à Saint-Tropez. L’autre aspect est notre implication culturelle. Nous avons un prix littéraire, Prix Messardière du roman de l’été, et organisons avec la ville de Saint-Tropez de nombreuses manifestations dans l’hôtel lui-même ou en ville. Tout cela réunit, le Château Messardière est devenu un endroit d’exception. Et nous permet de maintenir notre position de leader.
T.P.H. : Un hôtel et plus encore un palace, c’est une clientèle. Quel politique menez vous vis-à-vis de celle-ci ?
A. D.-V. : Nous avons actuellement une clientèle internationale à plus de soixante quinze pour cent. Elle est, à juste titre, exigeante et ses habitudes différentes des notres sur certains points. Nous devons de fait nous adapter continuellement tant au niveau marketing que des offres. Beaucoup de nos clients ont du personnel chez eux ; ils sont donc habitués à un niveau de service exceptionnel. Notre objectif est de les dépayser tout en leur faisant vivre une expérience. Pour cela, nous sommes continuellement à l’écoute de notre clientèle internationale. Être au sommet c’est bien, mais pour s’y maintenir nous devons faire confiance à chacun d’entre nous afin que le client se sente considéré. Nous savons, car l’expérience nous l’a appris, que nous ferons encore mieux demain. C’est notre fil conducteur.